Le Pass sanitaire, qui fait partie de la vie des Français depuis l’été dans la lutte contre le Covid-19, est de plus en plus remis en question.
Le gouvernement, en revanche, ainsi que certains universitaires, sont favorables à son maintien.
Il est difficile de comprendre ce que vous attendez de l’extension du Pass sanitaire, a déclaré mardi le sénateur Bernard Jomier, qui est également médecin, au ministre de la Santé Olivier Véran.
Selon les projets de l’administration, une loi dite de vigilance sanitaire serait présentée, qui prolongerait la validité du pass jusqu’à la mi-novembre au lieu des six semaines actuelles.
A quoi cela sert-il ? Pendant l’été, tout était simple.
Le pass était censé accélérer la campagne de vaccination.
A cet égard, il a connu un succès retentissant.
Même si les taux de vaccination en France n’étaient pas exceptionnellement élevés avant l’été, ils sont actuellement parmi les plus élevés d’Europe.
“Des bretelles et une ceinture”
Il est donc extrêmement difficile de déterminer quelle part de l’augmentation est imputable à l’assouplissement des restrictions.
Il y a eu une réduction de 30 % de la circulation virale, selon les estimations de M. Véran mardi ; toutefois, ce chiffre inclut également “les jauges et les mesures de contrôle qui sont maintenant en place”.
Il n’y a pas assez de preuves pour prendre une décision éclairée, le ministre s’appuie donc sur le principe de précaution dans son argumentation.
Tout en concédant aux sénateurs une stratégie “ceinture et bretelles”, il a déclaré qu'”à ce niveau, nous n’avons pas assez de recul” pour le faire.
Pour lui, “imaginez avoir des automobiles autonomes totalement sûres et ne provoquant aucun accident de la circulation”, c’est l’avenir.
Allez-vous, malgré tout, supprimer la nécessité de porter une ceinture de sécurité dès les premiers mois ?
3ème dose et Pass sanitaire
Certains scientifiques estiment également qu’il est préférable de continuer à utiliser les vaccins le plus longtemps possible afin de garantir qu’ils continuent à offrir une protection forte contre les formes les plus sévères de Covid-19.
Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique, ajoute : “La prudence est de ne pas trop changer une technologie qui fonctionne.
Par rapport à nos voisins, comme les Britanniques, nous nous en sortons plutôt bien.” L’administration pourrait même aller jusqu’à exiger une dose de rappel de vaccination aux personnes qui devraient être éligibles avant de donner un permis.
M. Véran a déclaré qu’il consulterait les autorités sanitaires compétentes pour obtenir leur avis sur la question.